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écrit par Yann Fortier
Un peu comme transformer un caillou en diamant, que diriez-vous de multiplier par quatre la valeur de votre argent ? Attention : ce pouvoir magique ne peut se libérer qu’une seule fois dans votre vie. Voici comment.
Comptable, professeur d’administration au Cégep de Lanaudière à L’Assomption et chroniqueur à Tout un matin et Sauve qui peut!, Paul-Antoine Jetté évoque les avantages du « don majeur en culture », un incitatif gouvernemental visant à nous encourager à appuyer les artistes, la diffusion et les musées. En somme, on veut nous aider à soutenir ce qui nous distingue : notre culture!
« Il n’y a jamais de petits dons mais, en réalité, il est possible d’amplifier l’efficacité de nos dons. » Une fois dans votre vie, vous pouvez donner de 5 000 $ à 25 000 $. Mais, une fois pris en compte l’effet des remboursements d’impôt, la somme qui sortira de votre poche sera beaucoup, beaucoup moindre.
Mise en garde de Paul-Antoine : l’exemple qui suit « n’est pas un cours de fiscalité avancée, c’est un exemple qui donne l’ordre de grandeur de l’efficacité fiscale d’un don majeur en culture ».
Calculons le don
« Faisons des chiffres ronds! Prenons 10 000 $. Les crédits des paliers provincial et fédéral, comme pour tous les types de dons de bienfaisance, totaliseront environ 5 000 $. La moitié est donc absorbée par les réductions d’impôt. Déjà pas mal.
Or, dans le cas du don majeur en culture, un crédit supplémentaire de 25 % s’ajoute, soit 2 500 $. C’est donc environ 7 500 $ d’allégements fiscaux qui vous reviennent. En fin de compte, en donnant 10 000 $, vous ne payez réellement que 2 500 $. »
Par exemple, une de nos récentes donatrices a récupéré 19 250 $ de son don de 25 000 $, soit le maximum admissible. Son coût net : 5 750 $. Qui dit mieux?
« Dans le cas de Diffusion Hector-Charland, le don permet de participer de manière exceptionnelle à la vitalité d’une organisation culturelle d’importance, en posant un geste concret. »
Don du cœur
« Dans le cas de Diffusion Hector-Charland, le don permet de participer de manière exceptionnelle à la vitalité d’une organisation culturelle d’importance, en posant un geste concret », analyse Paul-Antoine.
Il ajoute qu’au-delà de l’aspect financier, le sentiment de fierté personnelle, tout comme la reconnaissance de l’organisme, valent aussi leur pesant d’or.
Mais pour le CPA, à cela s’ajoute un autre concept qu’il affectionne : le pouvoir du citoyen d’allouer des ressources de l’État.
« Donner devient un choix individuel qui aide notre communauté. »
Il explique que, dans son exemple, tout l’argent du don de 10 000 $ aidera directement la mission de Diffusion Hector-Charland. Mais d’où provient cet argent? Les 2 500 $ sortent de la poche du donateur, le reste provient des gouvernements. Comme si le fait de donner ce montant entraînait une contribution trois fois plus grande en provenance de tous les autres citoyens, à travers la redistribution fiscale.
Tant qu’à réfléchir à ça, peut-on aller un peu plus loin?
Paul-Antoine Jetté : « Est-ce plus profitable de donner 1 000 $ chaque année durant cinq ans ou 5 000 $ d’un coup? » La deuxième option est nettement plus rentable, puisqu’en franchissant la barre des 5 000 $, vous entrez dans la zone payante du don majeur en culture. Donc, votre geste philanthropique est instantanément bonifié d’un crédit de 25 % additionnel.
« Et rendu là, peut-être aurai-je le budget pour donner 10 000 $ plutôt que 5 000 $, pour un montant net similaire à celui d’un don moins élevé, réparti sur plusieurs années », explique le comptable.
« Du point de vue fiscal, le don majeur en culture est calculé par personne et non par ménage », précise-t-il. En couple, vous pouvez donc donner deux fois.
Le coauteur de La Facture amoureuse explique que, par exemple, si vous avez « acheté trois bancs » du Théâtre Hector-Charland pour dix ans, avec un don majeur, votre conjoint pourra les racheter pour dix autres années quand le temps sera venu. Ça, c’est planifier à long terme ses dons en culture!
Disons-le : vous devez tout de même sortir une somme réelle de votre tirelire.
« C’est vrai, mais cette privation, par exemple dans une cause comme celle de Diffusion Hector-Charland, va plus loin que l’organisme, précise Paul-Antoine. C’est une participation active et concrète à la création d’emplois et à la vitalité de toute une communauté. En plus d’ouvrir encore plus large nos horizons à l’égard des arts vivants. »
Prêt pour un don?
Le don majeur de 5 000 $ à 25 000 $ en culture doit provenir d’un particulier ou d’une succession et être versé à un organisme artistique, culturel ou muséal enregistré au Québec.