Sous le projecteur
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Écrit par Yann Fortier
Maître des mots et de l’art de les rendre drôles et accessibles, David Goudreault propage sa passion avec En marge du texte, spectacle-performance où lecture et humour s’unissent pour faire naître une expérience marquante.
Poète, romancier, slameur : l’artiste polyvalent compte déjà plus d’une centaine de représentations de ce deuxième spectacle qui, au moment où vous lisez ces lignes, a atteint sa maîtrise et sa maturité, nous confie l’auteur.
Si son premier spectacle était plus dépouillé, En marge du texte profite d’une production soignée. Décor, éclairage, mise en scène. Et même, un piano : « Je progresse ! », dit-il amusé. « Je ne jouerai jamais comme un virtuose, mais je suis content d’avoir appris certaines pièces. » Il cite le mariage d’une musique de Fauré et d’un texte d’Anne Hébert : « On les dirait conçus l’un pour l’autre. »
Prise de risque
L’artiste pousse la note jusqu’à improviser, y compris à partir de mots fournis par le public. « C’est une sympathique prise de risque », analyse Goudreault. Rodé dès 2023, enrichi par le soutien de Richard Séguin et de Mariana Mazza, En marge du texte encapsule plusieurs facettes de l’auteur. « La littérature a ajouté du sens à ma vie. Autodidacte, je suis arrivé à l’écriture par amour des livres. C’est pourquoi je souhaite faire découvrir des auteurs significatifs. »
D’où, donc, ce désir de partage : « Partout au Québec, la réponse du public confirme mon envie de continuer à rendre la littérature la plus accessible possible. »
La recette ? Un spectacle avec très peu de calories vides. Aussi, un public particulièrement intelligent et curieux, prêt à vivre une expérience pleine d’humour, de poésie et de réflexions.
C’est ainsi que des textes de Ducharme, de Gauvreau et de Saint-Denys Garneau s’insèrent parmi ceux qui composent cette courtepointe de slam et d’humour, cousue avec finesse.
David Goudreault préfère-t-il lire ou écrire ?
« Lire ! Il faut lire beaucoup pour écrire un peu. Quiconque aspire à écrire gagne à s’imprégner des meilleurs. Pour un écrivain, le défi est de développer son style, sa couleur. Mais, à la base, ça passe par une exposition aux plus grands. »
L’école de l’école
Comment transporter la littérature jusqu’au point de capter l’attention d’un vaste auditoire ? « Ça fait 15 ans que je visite le milieu carcéral et les polyvalentes. Faire réagir un auditorium rempli de 600 ados qui n’ont pas nécessairement demandé à être là, disons que ce n’est pas le plus facile ! », dit-il pince-sans-rire. « Les humoristes font beaucoup de bars et les poètes font beaucoup d’écoles ! »
Parlant d’école, David Goudreault y voit un tremplin pour que l’art rayonne, de manière grandiose ou plus intime. Au printemps 2025, il a été touché par un texte de Loïc Frégault, étudiant de 5e secondaire au Collège de l’Assomption. Celui-ci n’a jamais cessé d’écrire après son déclic, justement survenu lors d’une performance de David Goudreault, trois ans auparavant. L’artiste a donc profité de ses réseaux sociaux pour faire connaître ce jeune talent.
Autre exemple : un dollar par billet vendu est remis à la fondation evenko. Le spectacle a déjà amassé 25 000 $ pour des enfants fréquentant des écoles primaires publiques. « Comme la littérature, je pense que la musique peut transformer une vie. »
L’artiste souligne aussi son lien privilégié avec L’Assomption, « une de mes villes préférées au Québec ». Au point où l’auteur séjourne régulièrement à la résidence d’artistes de la Maison Jacques-Parizeau, là où il a écrit une bonne partie de son roman Maple. En plus d’inspirer ses prochains.
« Il faut lire beaucoup pour écrire un peu. Quiconque aspire à écrire gagne à s’imprégner des meilleurs. » - David Goudreault
28
nov. 25Théâtre Hector-Charland